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Eon de l'Etoile

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Hérétique, né au début du XIIe siècle, à Loudéac, en Bretagne et mort à Reims. Homme sans lettres, Éon de l’Étoile commença à prêcher dans son pays natal, d’où son mouvement gagna toute la Bretagne. Il se disait Fils de Dieu, appelé à juger les vivants et les morts, le siècle entier; il fondait sa fonction de juge sur la consonance de son nom (Éon) avec le mot Eum contenu dans la formule liturgique Per Eum qui venturus est judicare . Il propageait une sorte de communisme primitif. Ses disciples (les éonites) pillaient les églises et les couvents, injuriaient les moines. Dans sa secte, Éon établit toute une hiérarchie d’anges et d’apôtres. Il s’était fait une réputation d’enchanteur. Condamné à la prison par le Concile de Reims en 1148, il mourut peu après.
 

Pendant une huitaine d'années, Eon de l'Etoile terrorisa les moines des monastères de Bretagne, de Normandie .

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Située près de Rennes, dans l'Ille-et-Vilaine, la forêt de Brocéliande, dite maintenant " de Paimpont ", village voisin, offre de nombreuses légendes, souvent en rapport avec des trésors. Le plus authentique d'entre-eux semble être celui d'un terrible illuminé de dieu qui ravagea le pays au XIIe siècle, et avait installé sa communauté dans ces bois enchanteurs.

Au XIIe siècle, en Bretagne, vers 1140, c'est à dire dans les dernières années du règne de Conan III, apparut dans la forêt de Brocéliande, actuellement dite de Paimpont, près de la commune du même nom, en Ille-et-Vilaine, un étrange personnage qui se faisait nommer Éon.

Il était né dans la région de la forêt de Loudéac, et était issu d'une famille noble. Son vrai nom était Eudon, qui, déformé, donna Éon, auquel on rajouta " de l'Étoile ", en rapport avec la comète qui, précisément traversa la ciel en 1148

(Note de la rédaction : autrefois, l'apparition de comètes était supposée coïncider avec l'apparition de grands hommes, par référence à celle du christ, marquée par ce signe).

Il aurait débuté dans la vie comme moine de l'Ordre de Saint-Augustin . Une nouvelle affectation lui ayant grandement déplue, il quitta les Ordres. Il vécut dès lors comme un ermite dans la forêt de Paimpont ; la vieille Brocéliande, à l'Ouest de Rennes. Cette immense forêt était six siècles auparavant un vaste massif de chênes et de hêtres qui couvrait tout le centre de l'Armorique. La forêt de Paimpont, que l'on connaît aujourd'hui et qui ne couvre que 7 000 hectares, n'en est plus que le reliquat. Ces terres étaient autrefois nommées Brécheliant, et c'est sans doute la vraie Brocéliande, celle qui englobe le mythe, très ancien, du Graal, de Merlin, et des Chevaliers de la Table Ronde. Ses frondaisons mystérieuses, ses étangs et ses vallées perdues étaient, au Moyen Age, un repaire idéal pour tous les proscrits. On ne traversait pas Bréchéliant facilement ; l'endroit était secret, plein de dangers, peuplé de personnages inquiétants et d'animaux féroces.

La petite église de Tréhorenteuc, près de Paimpont (Ille-et-Vilaine) mérite le détour : elle est chargée de symboles indiquant que le Graal est caché en forêt de Brocéliande.

 

Éon s'établit dans un couvent bâti à l'emplacement d'un ancien établissement druidique, qui existait encore au XIe siècle, quand un seigneur de la région y établit un monastère. Celui-ci fut ensuite abandonné.

C'est de ce prieuré, dit du " Moinet ", qu'Éon commença à défrayer la chronique. Le solitaire raconta qu'un jour, l'esprit de Merlin l'enchanteur lui enjoignit de se rendre à une messe. Éon quitta son ermitage, et participa donc à un office, au cours duquel il fut frappé d'entendre le prêtre répéter plusieurs fois la phrase latine " Per eum qui venturus est judicare vivos et mortuos " (par celui qui doit venger les vivants et les morts). Éon compris ces paroles en pensant que " per eum " signifiait " par Éon ". C'était donc lui, l'élu qui devait juger les vivants et les morts !

(Note : cette affaire fut racontée après les événements, peut-être n'est elle pas authentique, et tendait tout simplement à faire passer Éon pour un illuminé).

A partir de ce moment, il changea radicalement son mode de vie et de pensée. Il devint prophète, et commença à accueillir dans son ermitage des adeptes qui se firent de plus en plus nombreux.

Éon les éblouissait par des tours de magie qui le magnifiaient. Il apparaissait parfois nimbé d'une étrange lumière, ce qui frappait l'esprit de ses visiteurs. Il avait aussi le don d'ubiquité : on pouvait le voir en plusieurs endroits en même temps. Il organisait de nombreux banquets où l'on pouvait manger les mets les plus délicats. Les invités racontaient que pourtant, ils se retrouvaient après ces repas les estomacs complètement vides, on parlait d'enchantements pour évoquer ce qui n'était sans doute qu'habile suggestion. Les fidèles d'Éon venaient de toutes les classes de la société médiévale, mais la plus grande partie des troupes se composait de serfs, de paysans oppressés d'impôts et de vexations. Ce petit peuple, qui en voulait à la noblesse et au clergé trouva auprès d'Éon quelqu'un à l'écoute de leurs difficultés, et qui aurait peut-être les moyens de les protéger ou de les venger. La bande se mit à piller châteaux, églises et monastères alentours. Un butin énorme s'entassait peu à peu au prieuré du Moinet, et Éon devenait très riche. Il redistribuait une partie de ces trésors à ses compagnons, toujours plus nombreux autour de lui ; toujours plus violents, sûrs d'eux et actifs. En cela, Éon devint un précurseur du communisme. Ses brigandages s'effectuaient au détriment des riches, jamais des pauvres, et visait à une redistribution des biens saisis. On pourrait voir en Éon de l'Étoile une sorte de " Robin des Bois " à la française, quelque peu prophète et habile magicien.

L'ermite du Moinet prenait beaucoup de goût, après le pillage d'une église ou d'un monastère, à revêtir des défroques religieuses et à paraître ainsi vêtu à ses coreligionnaires. Ces tenues augmentaient son prestige (note de la rédaction : et le fait que la foudre divine ne le frappe pas pour ces sacrilèges ne faisait que renforcer son rôle d'élu).

Éon avait étrangement organisé sa bande. Ses membres étaient dits anges ou apôtres, selon leur grade, et leurs noms étaient science, sapience, jugement etc...

Peu à peu, il créa une vraie religion, et cette " hérésie Éoniste " grandissait de plus en plus, dépassant finalement les frontières mêmes de Brocéliande, allant se répandre jusqu'à Saint-Malo, et faisant même des émules en Gascogne. Tout commençait donc à devenir très grave, et à inquiéter les autorités politiques et religieuses. Il est même étonnant que rien n'ait été tenté plus tôt pour juguler dans l'oeuf le mouvement Éoniste qui, peu à peu, prenait l'aspect d'une authentique révolte paysanne généralisée. Le pape de l'époque, Eugène III, vint à Reims, présider un concile (note de la rédaction : ce concile était destiné à organiser la lutte contre l'hérésie, le catharisme ayant, plus tôt qu'en Albigeois, touché les masses populaires de Champagne). Il entendit bien y parler d'Éon, et demanda qu'on le prit, afin de le mettre en sa présence. L'archevêque de Reims contacta le duc de Bretagne, Conan III, qui chargea ses hommes de s'emparer du fauteur de troubles. Capturé, Éon fut conduit à Reims pour y être finalement jugé par un tribunal ecclésiastique.

La révolution sociale prêchée par Eon de l'Etoile ne pouvait qu'affoler les autorités, surtout religieuses. Le pape, en voyage à Reims, le fit donc arrêter et conduire devant lui. Après quoi, il mourut, dit-on, en se repentant des erreurs commises.

On le passa à la question. Qui était-il ? " Ego sum ille qui venturus est judicare vivos et mortuos et seculum per ignem " fut sa réponse, soit " je suis celui qui doit venir juger les vivants et les morts ".

Le pape l'ayant vu pour la première fois avec un bâton fourchu à la main, tenu comme une crosse d'évêque, lui demanda quelle était le signification de cet emblème. Éon lui répondit que par celui-ci, il partageait le monde avec dieu. Toute l'assemblée se mit à rire, et on le prit pour un fou. Mais, ce fou faisait peur, et, pour ne pas qu'il retourna comme auparavant séduire le peuple, il fut envoyé " en une étroite prison ", dans laquelle il mourut peu après, " avec son bon sens recouvré " dit-on.

Restait ses amis, ses bandes de pillards, et avec eux, c'était une autre affaire. Il avait fait de nombreux disciples, dont beaucoup étaient devenus à leur tour ermites, à Brocéliande, mais aussi en forêt de Loudéac et quelques autres lieux tout aussi secrets. " Ils s'y tinrent si opiniâtrement qu'on eut du mal à les prendre, bannir, brûler et défaire " disent les chroniques du temps.

C'étaient des " durs à cuir " au sens propre du terme. Avant d'être jeté dans le feu des bûchers qu'on leur réservait, ils ne reniaient rien, et se faisaient gloire de mourir ainsi pour leurs croyances.

Il fallut se résoudre, en Brocéliande, à détruite le prieuré du Moinet, ce qui se fit sur l'ordre de l'évêque d'Aleth. N'en resta plus que la chapelle Saint-Mathurin, à laquelle on n'osa pas toucher. Elle s'écroula d'elle même bien plus tard, et on éleva à son emplacement une croix de bois qui ne disparut qu'en 1840. Ainsi, par la volonté de l'autorité ecclésiastique et politique, on supprima toutes traces de l'aventure Éonienne.

Après la disparition des derniers Éonistes, la parenthèse ne fut plus commentée, et l'on s'empressa d'enfouir dans les brumes de l'Histoire jusqu'au souvenir de cette étrange tentative de partage des richesses qui avait tant fait de mal dans la région, et fait si peur aux nantis.

(Source  : http://www.tresors.com)

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